Le dépaysement tant recherché
n’éloignera qu’un temps de son rocher
car tout aussi loin que l’on voyage
on n’échappe jamais à son âge
on peut s’évader là où l’on aime
sans s’évader jamais de soi-même
paradoxe des rêves d’évasion
avec pour bagages nos illusions
pour laisser toutes nos malles au port
on ne le fait pas et l’on a bien tort
prendre le large, mettre les voiles
pour rester figer dans son dédale
plus l’expédition sera lointaine
plus l’oubli de son corps sera peine
plus on cherche à trouver un ailleurs
moins on oublie son pauvre petit cœur
plus au loin on rêve d’être un autre
moins du changement on est l’apôtre
qu’importe où va le train où l’on s’assoit
on ne partira jamais qu’avec soi
et serait donc le voyage ultime
celui où de son corps l’on se sublime
pour connaître la plus grande évasion
laissons champ libre à nos méditations
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