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davidrussier

BOUQUET DE RIMES




Comme un enfant un peu naïf fier de sa trouvaille

voilà longtemps qu’au pays des vers j’ai signé un bail

partager ce qui remue le fond de mes entrailles

la plume rougie du sang des veines qu’elle entaille


rougie de devoir prier la pudeur qu’elle s’en aille

pour qu’au détour de mes quatrains elle dise bye-bye

noircir les lignes du papier c’est livrer bataille

mais au fond c’est surtout l’occasion de retrouvailles


comme un ancien tricot dont on reprend enfin les mailles

oser se recouvrer sans que le doute n’assaille

et versifier ses sentiments dans les moindres détails

en donnant toute sa force en avouant ses failles


se livrer parfois sans fard bien que l’on en tressaille

sans espérer une récolte de ses semailles

continuer à planter pourtant vaille que vaille

sans trahir, sans que jamais la plume ne défaille


de mon jardin secret j’ôte ainsi quelques broussailles

que j’enroule dans du papier quand s’ouvre le portail

et que j’éclaire de mots colorés comme du vitrail

pour que le jour mute mes fleurs oubliées en émail


le poème achevé, une fois fini ce travail

je le laisse d’échapper comme l’air de l’éventail

souhaitant qu’il puisse rencontrer des yeux qui s’entrebâillent

et peut-être même une âme dont il ouvrira un vantail

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