Quand à coup de rimes tu défies le temps qui passe
Ce n’est que pour éviter que ton envie trépasse
L’envie de célébrer chaque instant au plus juste
Comme un grand vin dont chaque goutte se déguste
L’éphémère est la règle immuable du monde
Pourtant se perdent les minutes et les secondes
Gaspillées à tourner les pages d’éphémérides
Puis le miroir te fait crier « quel effet mes rides ! »
Les années se dessinent sur le papier de nos corps
Qu’elles prennent pour carnet de bord sans demander l’accord
Peu à peu des vallées viennent se creuser sur nos peaux
Mais il reste nos yeux qui demeurent toujours si beaux
Tout est voué à s’effacer inexorablement
Puisque rien ne peut résister à l’appel du néant
Car aucune de nos heures ne sont éternelles
C’est sans doute en cela que nos vies sont plus belles
Et la valeur d’une vie ne se mesure-t-elle pas
À la fugacité des instants qui guident nos pas ?
Le précieux des vies réside dans les interstices
Ces petits moments glorieux où l’infini se glisse
Les années se dessinent sur le papier de nos corps
Qu’elles prennent pour carnet de bord sans demander l’accord
Peu à peu des vallées viennent se creuser sur nos peaux
Mais il reste nos yeux qui demeurent toujours si beaux
Si tu sais apprivoiser l’éphémère d’un regard
Alors quand viendra ton moment par un matin blafard
Tu n’auras aucune peur et surtout aucun regret
Tes yeux remplis de souvenirs comme s’ils en pleuraient
et mes vieux restes des cours de latin "omnes vulnerant, ultima necat" tachons de ne pas trop penser aux cadrans solaires