Provisoire qui augmente, dérisoire qui dure
Il y a toujours plus de tentes sur la verdure
Elles poussent chaque jour, des champignons sauvages
Les voisins trouvent que ça gâche le paysage
Toutes ces tables de camping pliantes dressées
Autour d’elles toujours plus de personnes amassées
À la recherche de chaleur humaine, de chaleur
Et d’un endroit où dormir qui sera un peu le leur
Moi président, personne ne couchera dans la rue
Moi Électeur, je constate ce qui n’est pas tenu
Les gens ne devaient plus dormir sous les arches des ponts
Pourquoi y en a-t-il plus, personne ne répond
Ils organisent leur installation de fortune
Les compagnons d’infortune dorment sous la lune
Et si quelques baraques prennent bientôt trop d’ampleur
On fait venir le bulldozer pour joueur l’éventreur
Après son passage le sol se trouve défoncé
Derrière leurs fenêtres ceux qui les ont dénoncés
Ferment tous leurs volets pour ne pas voir le résultat
Des gens qui pleurent, des matelas, des restes en tas
Moi président, personne ne couchera dans la rue
Eux, ils n’en peuvent plus des promesses non tenues
Les gens ne devaient plus dormir sous les arches des ponts
Pourquoi y en a-t-il plus, personne ne répond
La nuit tombe sur les vestiges de ce qui était
Déchirés les couvertures, les oreillers, les taies
Ils n’ont rien pu récupérer tout a été détruit
Et là-bas, l’homme de loi leur sert son discours recuit
Les plus chanceux ont pu récupérer dans leurs cabas
Quelques affaires qui ont pu rouler en contrebas
Ils s’en vont en espérant trouver un autre endroit
Où peut-être les gens seront, qui sait, plus droits
Moi président, personne ne couchera dans la rue
Franchement tu crois encor qu’il y en a qui t’ont cru ?
Les gens ne devaient plus dormir sous les arches des ponts
Pourquoi y en a-t-il plus, personne ne répond
zone camping, et notre honte de laisser faire, et notre peur idiote quand on passe à proximité... s'en souvenir et agir?