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VIEILLESSE

  • davidrussier
  • 23 févr. 2022
  • 2 min de lecture


Les semaines s’étirent tranquilles

Et tout doucement s’écoulent les jours

Telle la porcelaine fragile

Posée sur une étoffe de velours

Calé dans son fauteuil docile

Il regarde à peine aux alentours

Ne compte plus les ans qui défilent

Tant il croit être là depuis toujours



Il disait souvent que mourir n’est rien

Et que c’est de vieillir qui l’inquiète

Mais ça c’était avant tu le sais bien

C’est quand il avait toute sa tête

Maintenant le feu sacré s’est éteint

Plus trop de pensées sous sa casquette

Et au fond il ainsi est plus serein

De pas voir où finit sa retraite



Ses journées s’étalent toutes sans but

Regard dans le vide, quelle chute

Plus de lumière, plus d’étincelle

Et plus d’ascension pour sa nacelle

Collé dans son bien triste fauteuil

De sa vie il paraît déjà en deuil

La vue depuis son lieu de retraite

Le cimetière dans sa fenêtre



Il disait souvent que mourir n’est rien

Et que c’est de vieillir qui l’inquiète

Mais ça c’était avant tu le sais bien

C’est quand il avait toute sa tête

Maintenant le feu sacré s’est éteint

Plus trop de pensées sous sa casquette

Et au fond il ainsi est plus serein

De pas voir où finit sa retraite



Comme un prélude à son trépas

Sa vie n’est rythmée que par les repas

Plus de passion et plus d’existence

Ce n’est pas les journées où l’on danse

Où l’on fait venir un accordéon

Où quelques mémés rient sous les flonflons

Qui vont dissiper le grand malaise

Ici personne n’est à l’aise



Il disait souvent que mourir n’est rien

Et que c’est de vieillir qui l’inquiète

Mais ça c’était avant tu le sais bien

C’est quand il avait toute sa tête

Maintenant le feu sacré s’est éteint

Plus trop de pensées sous sa casquette

Et au fond il ainsi est plus serein

De pas voir où finit sa retraite



Le fier gaillard s’est bien évanoui

Un vieillard à sa place c’est inouï

Entassé ici avec tous ses pairs

A croire que pour ne pas nous déplaire

On met tous ensemble les petits vieux

Si possible le plus loin de nos yeux

On vient les voir si on fait le détour

Demain ce sera pourtant ton tour


Cette idée ne t’effleure même pas

Tu entends simplement sa belle voix …




Qui disait souvent que mourir n’est rien

Et que c’est de vieillir qui l’inquiète

Mais ça c’était avant tu le sais bien

C’est quand il avait toute sa tête

Maintenant le feu sacré s’est éteint

Plus trop de pensées sous sa casquette

Et au fond il ainsi est plus serein

De pas voir où finit sa retraite




David Russier

 
 
 

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1 commentaire


rodolphe.maffioli
28 févr. 2022

vieillesse, naufrage, sagesse et tu parviens à y voir une certaine beauté paradoxale...

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