Un froid terrifiant emplit la maison dès la porte
Laissée ouverte par les gens en hâte qui sortent
Pour rejoindre au plus vite l’immense cortège
Dont les pas déjà se sont effacés dans la neige
Combien étaient-ils à vivre dans cette demeure
Ils ont dû emporter tous leurs effets tout à l’heure
Quand l’ordre a été donné de déguerpir d’ici
Tout cela parce qu’ils ne prient pas sous un crucifix
La masure vide devient une plaie béante
Où pénètre le vent à présent seul qui la hante
Quelques villageois viendront tenter de récupérer
Un lit, un bahut, c’est tout ce qu’il reste à piller
Le monde oubliera la famille qui vivait là
Les parents, les enfants qui aimaient tant le chocolat
La petite dernière, taches de rousseur aux joues
Sa mère qui l’appelait si tendrement « mon bijou »
Dans plusieurs années viendra un être famélique
Errer par ici à la recherche de quelques reliques
Les paysans ne reconnaîtront que son visage
Oui, c’était bien lui, le grand fils du voisinage
Ils baisseront tous les yeux quand lui les dévisage
Il est le seul à être revenu du voyage
Il s’est fait avaler par un mauvais cyclone
Son destin guidé seul par une étoile jaune
Vraiment un trésor ces textes...des plus sombres aux plus lumineux