Le monde sans toi n’est qu’un bien triste amas
Pages tournées d’un inutile almanach
Qui annonce sans joie la saison des frimas
Loin de toi je me sens comme un bateau sans mât
Pris dans les glaces bleues d’un hiver infini
Dont chaque craquement joue une symphonie
Aux mouvements qui ne sont pas sans ironie
Immobile j’écoute cette litanie
Nul vent ne se lève sur l’horizon glacial
Une morne humidité d’abbatiale
Règne ici comme un maître impartial,
Ankylose tout de manière spéciale
Dans ce bel hiver où je vais me morfondre
J’ai beau crier personne pour me répondre
Cruelles glaces qui prennent et s’effondrent
Que la chaleur de tes seuls bras ferait fondre
La pensée de tes bras contre moi enlacés
Desserre l’étau où je m’étais enchâssé
Et bientôt me voilà presque débarrassé
Des cruelles entraves enfin délacées
J’avance vers le cœur de mon printemps retrouvé
Avec l’hardiesse que j’ose éprouver
J’approche de ton cœur qui saura approuver
Les gestes de liberté enfin recouvrée
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