Très affable sauf quand on est treize à table
Tu n’es jamais très à l’aise les vendredis treize
Dès que t’as plus ton trèfle à quatre feuilles
Tu penses que ta belle vie est remplie d’écueils
Les jeux sont faits, tu n’entres pas dans la danse
Rien ne va plus, tu demeures de faïence
Il manquerait plus qu’il y ait une échelle
Et qu’on te demande de passer sous elle
Tu es admiré par tes pairs à l’apéro
Ils croient peut-être que t’es un super héros
Alors que tu n’es juste qu’un superstitieux
À tous ceux qui croient vraiment que tu es chanceux
S’ils savaient combien tu te compliques la vie
Oui, s’ils le savaient, ce n’est pas sûr qu’ils t’envient
Le pain posé sur table du mauvais côté
Voilà que ça en est fini de ta gaieté
Et si en plus on renverse la salière
Cette fois tu penses à ta mise en bière
Est-ce que tu oses te regarder dans la glace
Sans que tu craignes que soudain elle ne casse
Et quand tes pas croisent le chemin d’un chat noir
Qu’est ce que tu peux te raconter comme histoire !
Tu es admiré par tes pairs à l’apéro
Ils croient peut être que t’es un super héros
Alors que tu n’es juste qu’un superstitieux
À tous ceux qui croient vraiment que tu es chanceux
S’ils savaient combien tu te compliques la vie
Oui, s’ils le savaient, ce n’est pas sûr qu’ils t’envient
Tes copains te voient comme sage et posé
Toi tu sais que tu as tout le temps peur d’oser
Toi qui vois partout des signes, des auspices
Prisonnier du destin et de ses caprices
Et avec tout ça, tu joues même pas au loto
T’as tellement peur de remporter le gros lot
Tu sais même pas ce que tu pourrais en faire
Tant de bonheur d’un coup, ça te foutrait en l’air
Tu es admiré par tes pairs à l’apéro
Mais au fond t’es juste un super zéro.
David Russier
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