L’arbre noueux abritant les oiseaux
L’écorce travaillée par les années
Tend dans les airs ses subtils rameaux
Et paraît un temple non profané
Il trône au milieu de ce tableau
Dont nos yeux ne peuvent se détourner
Entre ses feuilles tant d’animaux
Qui lui donnent un charme un peu suranné
Pourtant qu’y a-t-il de plus moderne
Que cet être vivant qui résiste
Sur nos terres où la Nature en berne
Malgré tout s’acharne et persiste
L’homme s’attache à des badernes
À de vieilles idées que c’est triste
Devant le marché il se prosterne
En une attitude fataliste
« La plupart des révolutions dans la société n’ont pas le pouvoir de nous intéresser et encore moins de nous alerter, mais dites-moi que nos fleuves se tarissent ou que le sapin se meurt sur nos terres, et j’y participerai 1 ».
Heureusement quelques-uns résistent
Et nous entraînent dans leur sillage
D’une écologie humaniste
Pour que l’on échappe au grand naufrage
Puis l’on chemine sur cette piste
On ouvre ainsi de nouvelles pages
Qui n’ont vraiment rien de passéistes,
Nous donnent un avenir plus large
Prôner la décroissance altruiste
Avoir des attitudes plus sages
N’est sûrement pas idéaliste
Et ce n’est pas remonter les âges
Enchanter le monde qui existe
En gardant le sourire au visage
Vive la poésie activiste
Qui préservera notre héritage
1- Henry David THOREAU Résister, Editions des Mille et une nuits page 44
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