Écrire c’est souffler des bulles de verres
Tels les maîtres verriers vénitiens de naguère
En insufflant aux vers un peu de son âme
Pour les laisser voguer au-delà des lames
Pour qu’ils rencontrent leur destin et leur chemin
Des jonques, des barques, ou peut-être des trains
Des dames, des hommes de tous les continents
Leurs amis, leurs proches, et même leurs enfants
Chanter c’est lancer des messages dans le vent
Des bouteilles de verres dans les océans
Pour que quelqu’un les entende, les repêche
Pour qu’il réponde en décochant sa flèche
Qui fait rimer poésie et sérénité
Comme s’il y avait là une fatalité
Se trompe lourdement sur le sens des vers
Sur le poids de toutes les chaînes qu’ils libèrent
Rêver c’est oser enfin se sentir libre
Laisser courir l’encre sur le papier de fibre
Pour qu’elle touche un autre être qui vibre
Et qu’à l’unisson on trouve l’équilibre
Prendre la plume n’est pas un acte oisif
Peindre en rose et voir tout en positif
Faire avec ses reins de belles acrobaties
C’est surtout le pouvoir de dire « Non, merci ! »
David Russier
1 - Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, Acte II, scène 8, tirade des « Non , merci ! »
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