Bien allongé sur le divan il fixe le plafond
Comme s’il pouvait de son âme sonder les tréfonds
Lumière tamisée filtrant des stores vénitiens
Moment d’intimité qui est assurément le sien
Il devine les branches dansant dans le vent dehors
Sous la douce chaleur de mai qui va frôlant les corps
Depuis la fenêtre entrouverte de son bureau
Lui parvient le parfum des fleurs d’acacia ou sureau
Il se laisse ainsi glisser dans une somnolence
Où les sons, les odeurs et les ondes balancent
Quand sa conscience part lentement à la dérive
Du bon pays des sensations il atteint les rives
Dans cette atmosphère ouatée et de demi-sommeil
Il a franchi le seuil du monde des merveilles
Il se laisse envahir d’une délicieuse langueur
Propice à une rêverie de belle longueur
Les coussins du divan deviennent nuages soyeux
Les paupières baissées, peu de lumière dans ses yeux
On pourrait croire qu’il dort d’un sommeil de plomb
Alors que de son monde intérieur il est à l’aplomb
Là depuis les brumes des falaises de ses rêves
Son regard embrasse tout ce que n’osent ses lèvres
Fraîches caresses des fougères sur ses jambes nues
A son pays de Cocagne le voici revenu
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