Quand les fontaines s’allument dans la fine brume
Toute vénitienne le doux parfum qu’il hume
Le consume celui d’une rose ancienne
Puisqu’il est sien depuis la visite de Sienne
Elle est belle, elle est brune, un air d’ottomane
Et sur elle il se fixe en érotomane
Il commence sa danse sous le ciel de Florence
Tout est d’importance dans les regards qu’il lui lance
Sur les bords de l’Arno est ce qu’il tentera sa chance
Ou préférera-t-il de ses rêves la puissance ?
Et la belle, qu’en pense-t-elle, se doute-t-elle
De la passion qui anime ce garçon si frêle
C’est pas la stature du David de Michel-Ange
Elle a bien vu le manège des yeux sous sa frange
C’est vrai qu’il est trop mince mais il est à sa guise
Depuis qu’elle l’a scruté au Campo Santo de Pise
Ils échangent quelques mots qui les rendent complices
Entre les œuvres de la Galerie des Offices
Ils rêvaient d’emprunter le corridor de Vasari
Dans leurs têtes se dessinent le retour vers Paris
Car tous les moments de charme ont hélas une fin
Et de la rose ancienne s’envole le parfum
Passage de la frontière, au revoir Italie
Les amours inachevées finissent ensevelies
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