Quand les fleurs d’acacias font neiger en plein mois de mai
des pétales au vent qui viennent se parsemer
sureau, chèvrefeuille les seuls rivaux pour embaumer
d’une saveur sucrée l’air qui nos sens vient charmer
pour autant, être sensible à la beauté des choses
n’induit pas nécessairement de voir tout en rose
dans cette époque qui peu à peu se nécrose
c’est aussi savoir s’indigner quelle qu’en soit la cause
quand les feuilles des journaux se vident de leurs d’idées
les rangs des enquêteurs sont de plus en plus clairsemés
au profit d’idéologues aux profils assumés
qui sont là pour pourrir le débat et pour embrumer
comme une parabole de l’époque on suppose
comme une antenne branchée qu’on nous impose
l’information en continu qui se décompose
sous nos yeux incrédules, nos paupières mi-closes
n’être dupe de rien même si nos yeux sont fermés
n’être sourd à rien même si on veut nous emprisonner
dans un discours établi déjà bien trop affirmé
s’éloigner loin de ces ports où l’esprit est arrimé
le contrat social on en connaît toutes les clauses
même si aujourd’hui certaines nous indisposent
il ne faut jamais se résigner à la sclérose
sinon l’on nous reprend tout, le laurier et la rose
car si choisir c’est aussi savoir souvent renoncer
vivre c’est souvent savoir aussi comment avancer
parfois justement s’énerver mais souvent s’enivrer
des parfums de la nature et de toute sa beauté
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