top of page
Rechercher
  • davidrussier

NOMINALISME


Quand le courage fuit la dénomination

Que les mots ne traduisent plus nos ambitions

Que l’on prend à présent des circonvolutions

Pour mal nommer les choses, quelle désertion



La langue est devenue instrument d’oppression

Quand elle martyrise le réel à profusion

Refusant de donner la qualification

En tentant de travestir les situations



L’aveugle voit-il mieux quand il est « non-voyant »

Le réfugié est-il un dangereux « migrant »

« Sans domicile fixe » c’est vraiment navrant

D’appeler ainsi quelqu’un sans appartement



L’handicapé va-t-il devenir un « non-marchant »

Et peut-être l’imbécile un « non-pensant »

Trouvailles linguistiques valant leur pesant

De ridicule assumé, de mots affligeants



Quand le sens des paroles s’émousse

Les noms se transforment en pudiques housses

Cachant les réalités dans une mousse

Sans qu’à leur évocation personne ne tousse



Ce n’est pourtant pas en les défigurant tous

Qu’on atténue les maux, qu’on rend la vie douce

Avec Occam, Eco concluons sans frousse

Que hélas oui « nomina nuda tenemus

14 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout

FÉES CONTEMPORAINES

Tout un étalage de grands pots de crème changer son visage pour dire je t’aime gommer son âge ne plus être à la peine sans ambage l’occupation de nos reines c’est de créer un personnage sans haine u

PARENTS

On veut bien grandir si c’est pour être parents devenir adulte pour avoir des enfants pour les aimer puis pour les laisser s’envoler les cajoler avant de les voir décoller tout passe trop vite, on v

ET PLUIE APRÈS ?

Je préfère la pluie au soleil entêtant j’aime tant le temps gris, j’aime surtout le vent il souffle à l’infini et ses mugissements comme des cris meurtris se taisent en s’étouffant les arbres au tron

Post: Blog2_Post
bottom of page