Elle vit seule avec ses deux enfants au douzième
Pas vraiment ce qu’on appelle la vie de bohème
Ses fenêtres grises ouvertes sur les HLM
Une brise qui entre dans son écosystème
Pas encore la trentaine, déjà tant de peines
Des hommes de passage à oublier sans haine
Les fins de mois fauchée comme les blés de la plaine
Et l’espoir du loto pour que la fortune vienne
A tous ceux qui pensent qu’il suffit de traverser la rue
Tellement fatiguée, qu’elle ne leur répond même plus
Elle qui passe son temps à courir entre les métros
Pour elle une rue de plus, c’est une rue de trop
Le soir quand se sont enfin endormis ses enfants
De leur chambre doucement elle sort en reculant
Se laissant bercer par leur respiration dans le noir
Ferme la porte qui donne sur l’unique couloir
Elle se laisse tomber sur le canapé du salon
Elle fait glisser le long de ses jambes son pantalon
Qu’elle envoie balader à terre sur le gros tapis
Sur lequel il faudrait qu’elle donne un coup d’aspi
Mais il y a tellement de jouets qui jonchent le sol
Entre les figurines, les jeux de la console
Les gamins n’ont pas de père, il faut qu’ils soient heureux
Et du soir au petit matin elle ne vit que pour eux
Elle sombre dans le mauvais sommeil sur le canapé
C’est bien tout ce qu’elle peut espérer pour se retaper
Car dès demain matin quand sonnera son portable
Mettre le café, les céréales sur la table
Réveiller les enfants, les poser chez la voisine
Qui est déjà entrain de lire ses magasines
Partir en courant pour ne pas être en retard
Gagner de l’argent revenir à la tombée du soir
Les soirs où elle arrive, que l’ascenseur fonctionne
C’est toujours un peu moins d’énergie qu’on lui ponctionne
Elle pourra afficher un sourire moins fatiguée
Pour à ses deux garçons pouvoir le prodiguer
Devenus adultes ils se souviendront sans doute
De la maman courage qui de septembre à août
Réussit à offrir la plus belle des enfances
Et surtout à leur donner en eux-mêmes confiance
… Entre eux, même confiance
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