top of page
Rechercher
  • davidrussier

MAMAN COURAGE


Elle vit seule avec ses deux enfants au douzième

Pas vraiment ce qu’on appelle la vie de bohème

Ses fenêtres grises ouvertes sur les HLM

Une brise qui entre dans son écosystème


Pas encore la trentaine, déjà tant de peines

Des hommes de passage à oublier sans haine

Les fins de mois fauchée comme les blés de la plaine

Et l’espoir du loto pour que la fortune vienne


A tous ceux qui pensent qu’il suffit de traverser la rue

Tellement fatiguée, qu’elle ne leur répond même plus

Elle qui passe son temps à courir entre les métros

Pour elle une rue de plus, c’est une rue de trop


Le soir quand se sont enfin endormis ses enfants

De leur chambre doucement elle sort en reculant

Se laissant bercer par leur respiration dans le noir

Ferme la porte qui donne sur l’unique couloir


Elle se laisse tomber sur le canapé du salon

Elle fait glisser le long de ses jambes son pantalon

Qu’elle envoie balader à terre sur le gros tapis

Sur lequel il faudrait qu’elle donne un coup d’aspi


Mais il y a tellement de jouets qui jonchent le sol

Entre les figurines, les jeux de la console

Les gamins n’ont pas de père, il faut qu’ils soient heureux

Et du soir au petit matin elle ne vit que pour eux


Elle sombre dans le mauvais sommeil sur le canapé

C’est bien tout ce qu’elle peut espérer pour se retaper

Car dès demain matin quand sonnera son portable

Mettre le café, les céréales sur la table


Réveiller les enfants, les poser chez la voisine

Qui est déjà entrain de lire ses magasines

Partir en courant pour ne pas être en retard

Gagner de l’argent revenir à la tombée du soir


Les soirs où elle arrive, que l’ascenseur fonctionne

C’est toujours un peu moins d’énergie qu’on lui ponctionne

Elle pourra afficher un sourire moins fatiguée

Pour à ses deux garçons pouvoir le prodiguer


Devenus adultes ils se souviendront sans doute

De la maman courage qui de septembre à août

Réussit à offrir la plus belle des enfances

Et surtout à leur donner en eux-mêmes confiance


… Entre eux, même confiance

7 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

FÉES CONTEMPORAINES

Tout un étalage de grands pots de crème changer son visage pour dire je t’aime gommer son âge ne plus être à la peine sans ambage l’occupation de nos reines c’est de créer un personnage sans haine u

PARENTS

On veut bien grandir si c’est pour être parents devenir adulte pour avoir des enfants pour les aimer puis pour les laisser s’envoler les cajoler avant de les voir décoller tout passe trop vite, on v

ET PLUIE APRÈS ?

Je préfère la pluie au soleil entêtant j’aime tant le temps gris, j’aime surtout le vent il souffle à l’infini et ses mugissements comme des cris meurtris se taisent en s’étouffant les arbres au tron

Post: Blog2_Post
bottom of page