LES URNES VOTIVES

Ils raisonnent comme des tambours

Ils réfléchissent comme des miroirs

Une main de fer dans un gant de velours

C’est vraiment bien difficile à croire

Un bout d’papier glissé dans une fente

Ou une main prise dans l’engrenage

Tu les fais rois, quelle mauvaise pente

De ta voix ils feront mauvais usage

Ils ont demandé ta voix, ton soutien

Ils t’ont promis un meilleur lendemain

Tu avais mis en eux tous tes espoirs

Ils étaient censés gouverner, prévoir

Ils s’occupent d’eux avant tout

Maintenant c’est le désarroi partout

On ne t’y reprendra peut-être pas

Encore que cela reste à prouver

Les rideaux des isoloirs quels beaux draps

Dans lesquels tu vas souvent te vautrer

Tu n’es plus près de brandir un drapeau

Tu préfères qu’on te fiche la paix

Les grands défilés et les calicots

Tu les vois juste d’un regard distrait

Ils ont demandé ta voix, ton soutien

Ils t’ont promis un meilleur lendemain

Tu avais mis en eux tous tes espoirs

Ils étaient censés gouverner, prévoir

Ils s’occupent d’eux avant tout

Maintenant c’est le désarroi partout

De toute façon ils n’écoutaient pas

Ils demandaient une croyance dévote

Ils ont dit qu’ils te trouveraient un toit

En fait ils voulaient juste des votes

Ils ne se sont pas occupés de toi

Et ils disent même que c’est ta faute

Ta confiance tu l’as bien mal placée

A présent tu en as vraiment assez

Ils ont demandé ta voix, ton soutien

Ils t’ont promis un meilleur lendemain

Tu avais mis en eux tous tes espoirs

Ils étaient censés gouverner, prévoir

Ils s’occupent d’eux avant tout

Maintenant c’est le désarroi partout

Bien oubliés tes espoirs de naguère

Bien rangés dans une urne funéraire …

David Russier