Il ne faut « pas courir après la poésie
Elle pénètre toute seule par les jointures »1
Pourquoi alors cette si douce frénésie
D’utiliser les mots comme des peintures
Placardées sur le réel qu’on anesthésie
Comme pour mieux camoufler sa vraie nature
Pour l’oublier dans une forme d’amnésie
Dont l’on devine malgré tout les coutures
Se servir ainsi des rimes est une hérésie
Un travestissement de l’art en forfaiture
Alors que sa lumière devient élégie
Si on la laisse traverser nos fêlure
Il suffit de se laisser porter, allez-y,
De voir dans ses faiblesses une aventure
Il ne faut pas « courir après la poésie
Elle pénètre toute seule par les jointures »2
1- Robert BRESSON, Notes sur le cinématographe, Paris, Gallimard, 1975
2- Robert BRESSON, Notes sur le cinématographe, Paris, Gallimard, 1975
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