Tu passes la journée dans ton open-space
Tu n’en peux plus mais que veux tu qu’on y fasse
Les conversations à deux balles du bureau
Tu veux les éviter mais ce sont des bourreaux
Phrases dénuées de sens qui t’agressent
Comme des aiguilles plantées dans ta graisse
Elles te piquent, t’irritent, te dévorent
Mais pourquoi parlent-ils si fort ?
« La couleur de sa jupe va pas avec son haut »
« T’as pas entendu ce qu’ils ont dit aux infos »
« C’est pas vrai, son gosse est encore malade »
« Pour midi j’ai un truc bio dans ma salade »
« Dis donc ton vernis est super réussi »
« Des arabes il y en a trop par ici »
« Sur le Bon Coin il a bien failli m’escroquer
En me vendant trop cher ce canapé »
L’horloge sonne enfin l’heure du départ
Vite quitter ce monde, se mettre à part
Se poser devant Netflix sur ton canapé
Manger quelques pizzas et se laisser happer
Le mauvais sommeil vient en traître te prendre
Sans que tu aies le temps d’aller dans ta chambre
Quand tu te réveilleras dans quelques heures
Au mitan de la nuit pour ton plus grand malheur
C’est alors que Morphée ne voudra plus de toi
Quand enfin dans ton grand lit tu t’étaleras
Ton cerveau assailli d’idées de toute part
Pas une de viable pour un nouveau départ
Ressasser sans cesse tes vicissitudes
Au cœur de la nuit devient une habitude
Tu sombres aux petites heures du matin
Pour te réveiller sous un ciel incertain
Voilà c’est ainsi que continue l’histoire
Un jour sans fin et même un jour sans gloire
Ton cerveau assailli d’idées de toute part
Pas une de viable pour un nouveau départ
David Russier
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