Pays de Haute-Loire, plateau aux trois monts,
En face du Mézenc et du Gerbier des Joncs,
Entre sapins et fougères il faut que j’aille,
C’est là qu’enfin je vis, c’est aux Balayes.
Du chaud soleil de l’été au froid de l’hiver,
Tableau impressionniste aux cent couleurs de vert,
Du roux de l’automne au vent chargé de neige,
C’est là pour moi que toute peine s’allège.
Petite ferme perdue au milieu des bois,
Dès que je te délaisse je m’ennuie de toi.
Quand je sais que la lune caresse les sapins,
Je ne peux m’endormir si de toi je suis loin.
Quand je sais que la pluie fait chanter tes chéneaux
Et pleure lentement le long de tes carreaux,
Quand je sais que le vent fait vibrer tes hêtres,
J’aime à regarder depuis tes fenêtres.
Le plancher craque et vit sous chacun de mes pas,
Mais les poutres ne se plaignent de supporter le toit ;
Lorsque la fraîcheur tombe en fin de journée,
J’écoute le feu ronronner dans ta cheminée.
Ah, quel déchirement lorsqu’il faut te quitter,
Que ce soit dans la bise ou au cœur de l’été,
J’aurais aimé écrire ces vers pour toi,
Ces vers que Rostand composa pour Arnaga :
“Toi qui viens partager notre lumière blonde
Et t’asseoir au festin des horizons changeants,
N’entre qu’avec ton cœur, n’apporte rien du monde,
Et ne raconte pas ce que disent les gens”.
Pays de Haute-Loire, plateau aux trois monts,
En face du Mézenc et du Gerbier des Joncs,
Entre sapins et fougères il faut que j’aille,
C’est là qu’enfin je vis, c’est aux Balayes.
David Russier
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