Comment pourrions-nous voler avec les aigles
si nous sommes à ce point entourés de dindons1
il faut faire preuve d’un esprit bien espiègle
pour penser pouvoir s’élever comme un ballon
alors que nos pieds englués dans la glaise
s’enfoncent à chaque mouvement que nous faisons
et nous tendons les bras vers les cieux à notre aise
en feignant d’ignorer que nous nous enfonçons
chacun essaie d’atténuer le malaise
on se sert les coudes et l’on sait faire front
on monte sur ses grands chevaux et l’on biaise
ce n’est pas ainsi que nous nous envolerons
autant se jeter du haut d’une falaise
tout en caressant l’espoir que nous planerons
chaque fois qu’on crée nos propres hypothèses
l’on arrivera à la même conclusion
ce n’est pas en croyant nos propres fadaises
qu’enfin à nouveau nous nous émerveillerons
ce n’est pas en restant le cul sur sa chaise
que cessera le vol de nos aspirations
le rapt, le vol, la confiscation : le piège
vivre en les déléguant ses rêves : l’illusion
abandonnons enfin ce qui nous protège
mais surtout ce qui nous étouffe à l’occasion
1« Come possiamo volare con le aquile se siamo contornati da tacchini » Zucchero, extrait de l’album « Fly »