Combien de temps te faudra-t-il donc encore
Combien d’heures viles passées là sans effort
De ces minutes qui s’empilent sans remord
Secondes si fragiles, grains de sable d’or
Le temps défile tel l’armée au son du cor
Les années s’enfilent et toi toujours tu dors
Tu es si malhabile pour bouger ton corps
Tu n’es jamais fébrile pour changer ton sort
Tu restes tranquille qu’importe le dehors
Tout te semble si futile, un beau décor
Pour toi rien n’est assez subtil, que faire alors
Il est inutile de chasser les trésors
Parfois tu rêves d’une île perdue sans port
Et ta peau y aspire par tous ses pores
Frémissant d’envie à l’idée de ce transport
Le beau songe d’argile qui s’évapore
Puis tu souhaites une Circé aux mauvais sorts
Fille du vent qui change les autres en porcs
Dans la solitude tu vois le réconfort
Les autres te manqueront mais tu l’ignores
Quel curieux évangile que tu honores
Avec pour codicille dans ton coffre-fort
Une envie qui languit mais que tu implores
Un souffle parti que tu appelles si fort
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