On te donne la vie dans le bain tu plonges
Puis tu crois qu'infiniment elle se prolonge
Cheval fougueux dont on a lâché la longe
Tu bois l'eau comme une insatiable éponge
Si la vie n'était qu'illusion et mensonge
Un espace que peu à peu le temps ronge
Pendant que la liste de tes morts s'allonge
Pour les visiter tu n'as plus que tes songes
Tu comptes le temps restant sur tes phalanges
Dans tes discussions passe comme un ange
Voilà même sans que rien ne te dérange
Que tu essaies de cacher tes yeux sous ta frange
Crier qu'il faut profiter ça te démange
Qu'il faut s'élever au dessus de la fange
Pas penser aux seules nourritures qu'on mange
On ne fait qu'un seul pas du linceul aux langes
Comme c'est bien vite qu'on change de linge
Pour te sentir mieux tu creuses tes méninges
Vivre sa vie comme les trois petits singes
En demeurant mutique comme une sphinge
En bon jurassien, les gens te trouvent gringe
Et bientôt tu ne parles plus qu'aux mésanges
Mais qu'importe, ton chemin tu le prolonges …
David RUSSIER
si c'est vrai que l'homme est un loup pour l'homme...croire malgré tout avec Camus qu'au final "il y a en lui plus de choses à admirer que de choses à mépriser "(bon la phrase vaut aussi au féminin...)?