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davidrussier

LE GLAIVE ET LA BALANCE



Dans la salle des pas perdus il tourne en rond

Deux plateaux qui jamais ne s’équilibreront

Un bandeau sur Ses yeux cache son horizon

Son avenir c’est peut être bien la prison


Quand le glaive de la Justice va trancher

Espère que sa tête ne soit pas hachée

Il a fait des conneries dont il n’est pas fier

Le gars jugé ce jour est il celui d’hier ?


Si la divine est fable bien risible

La justice des hommes est perfectible

Vol des corbeaux qui s’abat dans le prétoire

Ballet de robes noires dont il est la star


Déjà le greffier attend vers sa table

Pièce de théâtre aux rites immuables

La sonnerie retentit, tous au garde à vous

Voici la Cour à l’heure pour son rendez-vous


Tous les avocats cessent leur bavardage

Le sien a presque que lui le même âge

L’appel des causes puis ce sera son tour

Car ainsi en a voulu le rôle du jour


À la barre il avance timidement

Il décline son identité prudemment

Le juge tend l’oreille, s’agace déjà

« Parlez plus fort »s’énerve-t-il d’un ton goujat


Le rappel des faits et le rouge au front

Les mots du procureur sont comme un affront

Il invoque le vol puis la récidive

Il lit quelques pages d’une missive


Les mots de sa mère dans le tribunal

Résonnent étrangement, ça lui fait si mal

L’état de nécessité la première fois

Mais la société doit sévir parfois


Sa situation ne s’est pas améliorée

De la prison il est cette fois à l’orée

Peut on l’autoriser à voler sans cesse

Quand bien même son triste état l’y presse ?


Son avocat tente de brosser un portrait

Dont lui même ne reconnaît pas tous les traits

Il évoque des choses bien trop pudiques

Éviter une condamnation inique


Soudain retour du silence dans la salle

L’accusé le goûte mais se sent si sale

L’affaire sera mise en délibéré

Et notre homme ne se sent pas libéré


Bientôt d’autres avocats déjà s’affairent

Quand vient l’appel de la prochaine affaire

Notre homme quitte l’audience dépité

Même si personne ne l’a décapité


Le soleil le surprend au sortir du palais

Le voilà de retour dans ce monde si laid

Il est bientôt midi et il a déjà faim

Rien dans les poches et ce sera là sa fin

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