Commun week-end sous corticoïdes
Ajoutés à la chimio qui vide
La vie tourne parfois à l’acide
Pendant que ton teint devient livide
Face à cette maladie perfide
Tu cherches la force qui réside
Au fond de toi tu en es avide
Et tu avances presque impavide
Tourne le temps et l’éphéméride
C’est bien la seule loi qui préside
Aussi immuable et si rigide
Et nous sommes tous sous son égide
Tu te fermes aux remarques des plus stupides
Ceux qui disent « il est guéri : il est splendide »
Alors que dans tes veines la guerre fétide
Se livre toujours face au mal intrépide
Si tu deviens de moins en moins invalide,
S’estompe la marque sur ta carotide,
La voie de la guérison tu l’élucides
Tel le sentier caché dans la pyramide
Chaque mois on veille globules et glucides
Et surtout les neutrophiles trop timides
Pour que le dosage de chimio coïncide
En évitant le retour du mal putride
Rien n’est pire que l’attente insipide
Tu veux avancer comme un bolide
Tu veux guérir car tu le décides
Tu vas guérir car tu es solide