Il ne veut pas que la nuit finisse
il veut que les rêves s’accomplissent
il souhaite que le ciel s’éclaircisse
que son champ d’horizon s’élargisse
partout où la lumière se glisse
elle pénètre tous les interstices
sur la toile blanche où elle se tisse
la vie vaut bien tous les sacrifices
tous ces fauteuils où les corps frémissent
là où son voisin devient un complice
dans le noir d’une salle sans artifice
les bobines des projecteurs vrombissent
si dans ses yeux passe comme un voile
c’est que sa tête est dans les étoiles
c’est seulement là que son cœur s’emballe
dans la lumière jusqu’à la moelle
les ombres dansent sur le grand écran
et son champ de vision devient plus grand
pas assez d’émotions, il en reprend
il est bien, en riant ou en pleurant
tous ces sentiments qui en l’effleurant
le bousculent ou le portent au demeurant,
toujours, depuis Chaplin dans « L’émigrant »
le septième art est au tout premier rang
loin des tourments, des gens les plus navrants
on s’écrit moteur, ça tourne, en avant
la nuit américaine sous les vents
c’est là qu’il se sent devenir vivant
si dans ses yeux passe comme un voile
c’est que sa tête est dans les étoiles
c’est seulement là que son cœur s’emballe
dans la lumière jusqu’ à la moelle
si la vie ne reprenait sa danse
que dans les salles obscures en transe
il est vrai qu’en toute circonstance
le temps est long entre deux séances
si dans ses yeux passe comme un voile
c’est que sa tête est dans les étoiles
c’est seulement là que son cœur s’emballe
dans la lumière jusqu’à la moelle
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