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  • davidrussier

LA TÊTE DANS LES ÉTOILES


Il ne veut pas que la nuit finisse

il veut que les rêves s’accomplissent

il souhaite que le ciel s’éclaircisse

que son champ d’horizon s’élargisse


partout où la lumière se glisse

elle pénètre tous les interstices

sur la toile blanche où elle se tisse

la vie vaut bien tous les sacrifices


tous ces fauteuils où les corps frémissent

là où son voisin devient un complice

dans le noir d’une salle sans artifice

les bobines des projecteurs vrombissent



si dans ses yeux passe comme un voile

c’est que sa tête est dans les étoiles

c’est seulement là que son cœur s’emballe

dans la lumière jusqu’à la moelle



les ombres dansent sur le grand écran

et son champ de vision devient plus grand

pas assez d’émotions, il en reprend

il est bien, en riant ou en pleurant


tous ces sentiments qui en l’effleurant

le bousculent ou le portent au demeurant,

toujours, depuis Chaplin dans « L’émigrant »

le septième art est au tout premier rang


loin des tourments, des gens les plus navrants

on s’écrit moteur, ça tourne, en avant

la nuit américaine sous les vents

c’est là qu’il se sent devenir vivant



si dans ses yeux passe comme un voile

c’est que sa tête est dans les étoiles

c’est seulement là que son cœur s’emballe

dans la lumière jusqu’ à la moelle



si la vie ne reprenait sa danse

que dans les salles obscures en transe

il est vrai qu’en toute circonstance

le temps est long entre deux séances


si dans ses yeux passe comme un voile

c’est que sa tête est dans les étoiles

c’est seulement là que son cœur s’emballe

dans la lumière jusqu’à la moelle

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