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davidrussier

LA MAISON PERDUE



De l’herbe a poussé à foison sur le goudron

Sur la route qui conduisait à la maison

Le lierre s’est invité partout sur les murs

Certains ne tiennent debout que par lui c’est sûr


Quelques vitres sont là défiant le temps

Restées encore intactes c’est étonnant

D’autres n’ont pas résisté aux jets de cailloux

Les gens ont besoin de se défouler c’est fou



Les champs cultivés d’hier tous en terrasse

Là où ronces et fougères ont pris leur place

Ces terres si riches qui faisaient leur fierté

De tous les habitants qui ont dû déserter


Là-bas un rosier devenu aubépine,

La greffe gelée partie en sauvagine,

Est devenu un buisson bouchant la porte

La gardant de ses épines peu accortes



Devant la fenêtre le banc de pierre gris

Où s’asseyait le vieux grand-père amaigri

S’est mué en piste pour les fourmis

Les araignées, tous les insectes s’y sont mis



Derniers habitants de ce qui fut la ferme

De la nostalgie elle porte le germe

L’homme qui vient aujourd’hui rendre visite

C’est l’enfant qui disait « C’est là que j’habite »



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