De l’herbe a poussé à foison sur le goudron
Sur la route qui conduisait à la maison
Le lierre s’est invité partout sur les murs
Certains ne tiennent debout que par lui c’est sûr
Quelques vitres sont là défiant le temps
Restées encore intactes c’est étonnant
D’autres n’ont pas résisté aux jets de cailloux
Les gens ont besoin de se défouler c’est fou
Les champs cultivés d’hier tous en terrasse
Là où ronces et fougères ont pris leur place
Ces terres si riches qui faisaient leur fierté
De tous les habitants qui ont dû déserter
Là-bas un rosier devenu aubépine,
La greffe gelée partie en sauvagine,
Est devenu un buisson bouchant la porte
La gardant de ses épines peu accortes
Devant la fenêtre le banc de pierre gris
Où s’asseyait le vieux grand-père amaigri
S’est mué en piste pour les fourmis
Les araignées, tous les insectes s’y sont mis
Derniers habitants de ce qui fut la ferme
De la nostalgie elle porte le germe
L’homme qui vient aujourd’hui rendre visite
C’est l’enfant qui disait « C’est là que j’habite »
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