La peau bronzée et de longs cheveux noirs
C’est difficile de ne pas la voir
Elle prend le temps de faire un chignon
Sous le bonnet ça fait un champignon
Elle ondule son corps jusqu’au bassin
En se servant divinement du sien
Dans l’eau bleutée elle se sent revivre
Goût de liberté dont elle est ivre
Elle fait l’étoile en fermant les yeux
On sent tellement ce moment joyeux
Sans prévenir elle se laisse glisser
Des bulles courent sur son nez plissé
Mouvement gracieux pour revenir
À la surface elle respire
Souffle de ses lèvres rouge carmin
Sortir à l’aide de ses seules mains
Assise, elle pousse ses fesses
Comme les enfants quand ils paressent
Enfin elle se hisse dans son fauteuil
Car elle a fait de ses jambes le deuil
Le monde qui marche sur la tête
S’arrête au fauteuil à roulettes
Regards gênés détournés des moignons
Et rien de tout cela n’est bien mignon
S’arrête au fauteuil à roulettes
Le monde qui marche sur la tête
Qui ne peut voir la nageuse capée
Sous ce mot terrible d’handicapée
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