On lui a dit que ses toutes meilleures années
Ce sont celles qui pour lui sont déjà fanées
La tranquille insouciance de sa jeunesse
Elle s’enfuit sans retour à toute vitesse
Ces biens mauvaises prophéties de Cassandre
Il répugne tellement à les entendre
Oui, mais on les lui a tellement serinées
Qu’il finit par y croire et vit vanné
Un jour il comprend qu’il s’est condamné
Surtout il ne veut plus vivre en apnée
Bien mieux qu’hier il aspire à demain
Et il prend son avenir à deux mains
Les jours d’après seront les jours heureux
Tant pis si ça chagrine les peureux
Il trouve des plaisirs insoupçonnés
De belles passions qu’il s’est façonnées
Il vit chaque instant en passionné
Profite des joies les plus raffinées
Plus reclus derrière ses tentures
Chaque jour nouveau est aventure
Il découvre aussi la sérénité
En s’accordant ses libéralités
Comme de s’autoriser à flâner
Le long des chemins son bonheur glaner
Aujourd’hui rien ne peut le ramener
À reprendre une vie toute chiffonnée
Par ceux qui croient dire la sagesse
Quand c’est la couardise qu’ils professent
Il n’y a pas d’âge pour se sentir libre
Pour franchir le Tigre ou le Tibre
Si la valeur n’attend pas les années
Vivons sans attendre d’être damnés