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davidrussier

JE RÊVE





Je rêve de grands chevaux au poitrail fumant

Échappés depuis la brume au soleil naissant

Comme des ombres chinoises se dessinant

Dans le bruit de leurs naseaux frémissant


Je rêve d’un soleil entre aube et aurore

D’un soleil parfait ni trop beau ni trop fort

Même au zénith avant le crépuscule

Douce lumière qui jamais ne bouscule


Je rêve d’une forêt nimbée de brouillard

Où l’on se perdrait par un délicieux hasard

L’odeur du bois mort, de l’humus et des champignons

La senteur de l’automne pour seul compagnon


L’on percevrait quelques hennissements lointains

Comme tout autant de signes de vie incertains

Se perdant étouffés dans l’horizon fiévreux

Vers lequel amènent tous ces chemins terreux


Je rêve de sentiers noyés de fougères

Courant des monts pelés couverts de bruyère

D’où n’émergeraient que quelques blocs de granit

Que personne n’a taillés en mégalithes


Je rêve d’endroits inviolés par les hommes

De ces lieux quasi impossibles en somme

Je ferme souvent les yeux, quand je les rouvre

Parfois je suis saisi de voir que je m’y trouve


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