Je rêve de grands chevaux au poitrail fumant
Échappés depuis la brume au soleil naissant
Comme des ombres chinoises se dessinant
Dans le bruit de leurs naseaux frémissant
Je rêve d’un soleil entre aube et aurore
D’un soleil parfait ni trop beau ni trop fort
Même au zénith avant le crépuscule
Douce lumière qui jamais ne bouscule
Je rêve d’une forêt nimbée de brouillard
Où l’on se perdrait par un délicieux hasard
L’odeur du bois mort, de l’humus et des champignons
La senteur de l’automne pour seul compagnon
L’on percevrait quelques hennissements lointains
Comme tout autant de signes de vie incertains
Se perdant étouffés dans l’horizon fiévreux
Vers lequel amènent tous ces chemins terreux
Je rêve de sentiers noyés de fougères
Courant des monts pelés couverts de bruyère
D’où n’émergeraient que quelques blocs de granit
Que personne n’a taillés en mégalithes
Je rêve d’endroits inviolés par les hommes
De ces lieux quasi impossibles en somme
Je ferme souvent les yeux, quand je les rouvre
Parfois je suis saisi de voir que je m’y trouve
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