L’inspiration est une maîtresse exigeante
Elle n’arrive pas seulement quand cela te chante
Tu dois lui obéir de manière diligente
Quand, sans que tu la convoques, elle répond présente
Envers ton sommeil elle se montre désobligeante
Quand elle te tient, pas question de prendre la tangente
Si tu te montres pressant, elle sera dans l’attente
Si tu as envie d’elle, elle joue les absentes
Ainsi au cœur de la nuit sous ta lampe brillante
Tu noircis du papier sous sa pression pénétrante
Tu fixes ta page blanche quand elle est feignante
Et c’est bien souvent la plus cruelle des amantes
Elle se révèle aussi capricieuse qu’ardente
Tempérament de feu qui parfois te désoriente
Tu es si heureux lorsque ses attentions t’enchantent
Tu lui en veux quand devant ta feuille elle te plante
Parfois elle vient te souffler des idées charmantes
Où elle va t’assaillir de pensées très dérangeantes
Elle sait si bien se servir des failles qui te hantent
Comme si bien magnifier tes passions envoûtantes
Et pourtant laisser ta plume jamais ne te tente
Tu n’aimes pas vraiment les attitudes fuyantes
Et la douce férule de l’inspiration s’évente
Seulement si ta poésie n’est pas complaisante
Ce n’est pas avec l’inspiration qu’on plaisante
Et tu sais qu’ elle se montrera reconnaissante
À condition de ne pas écrire en dilettante
De battre le fer à la lueur incandescente
コメント