Il est seul dans la cour de l’école
Tout autour les autres batifolent
Aucun ne lui adresse la parole
Sauf un qui le traite de tafiole
Il est vrai qu’il est un peu différent
Timide, en retrait, pas très attirant
Une cible rêvée pour les tyrans
Petits dictateurs d’école navrants
La récréation c’est le supplice
Mais les cours ne sont pas plus propices
Son intelligence séductrice
Il la supporte comme un cilice
Ses camarades se moquent de lui
Pour eux son blason jamais ne reluit
Il répond aux questions sans un ennui
Les autres sont jaloux plus que séduits
Ils lui ont donné tant de sobriquets
Il est la proie de tous les quolibets
De plus son physique est un peu replet
Le costume de victime complet
Les jours s’empilent et sur lui glissent
Jeux humiliants et d’autres sévices
Qu’il signale à l’institutrice
Tout en espérant qu’elle sévisse
Ce n’est pas beau les rapporte-paquets
Et c’est lui qui se retrouve au piquet
Sous les rires de ses camarades
Une injustice qui rend malade
Si jamais il en parle à ses parents
On va le trouver bien accaparant
Toute l’attention pour lui seulement
Ce n’est pas possible tout justement
Ce n’est alors pas une coïncidence
S’il va s’enfermer dans le silence
Les autres y voient de la suffisance
Mais ce n’est que de la survivance
Ainsi Mozart l’on assassine
A l’école ou à la cantine
Pas même besoin de carabine
Quand c’est l’enfance qu’on déracine
Pas même besoin de carabine
Pour que l’enfance on assassine
Quand la confiance on déracine
Drôle d’avenir que l’on dessine
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