Sur le souvenir des camisards cachés au Désert
Des dragonnades qui dévastèrent nos régions
De mon ancêtre pasteur déporté aux galères
Simplement parce qu’il n’avait pas la bonne religion
Sur le souvenir du grand-père de ma compagne
Mort dans sa trentaine au fond d’un puits de la mine
Sur le souvenir du mien parti de la campagne
Pour étayer les galeries où les mineurs cheminent
Là où blessé, il connut les Mutilés du Travail
Sur le souvenir de ces familles de travailleurs
Qui de Saint-Étienne ne connurent que la grisaille
Qui vécurent des années difficiles de labeur
Sur le souvenir de leurs enfants qu’ils éduquèrent
En leur inculquant les valeurs les plus essentielles
Peu de temps après la fin de la deuxième guerre
Voyant en l’École La source d’avenir potentiel
Sur le souvenir de ces enfants qui sont nos parents
Qui nous ont transmis de ces valeurs l’ardent flambeau
De leur avenir nous en sommes les derniers garants
À nous de surveiller qu’ils ne soient pas mis en lambeaux
C’est sur tous ces souvenirs qui tissent le parchemin
Que je te tiens la main pour dessiner tes lendemains
C’est en honorant sa famille et ses ancêtres
En étant respectueux du souvenir des anciens
Que l’on peut de son destin espérer rester maître
En tentant de demeurer toujours présent pour les siens
ne pas laisser le souvenir de ces vies se faire happé par notre pseudo modernité...