Dans cette nuit pourtant claire
Le remède est loin de ses yeux
Rien ne vient apaiser sa chair
Pour sa douleur aucun adieu
Il a laissé sa chaumière
Et la terre de ses aïeux
Sans un regard en arrière
Pour se battre sous d’autres cieux
Il est parti pour la guerre
Lui pourtant si peu audacieux
Depuis un an ou depuis hier
Il ne le sait plus c’est curieux
Déluge de feu et de fer
Dans un mélange plus qu’odieux
Une descente en enfer
Inutile de prier Dieu
Comme un souffle derrière
Suivi d’un bruit artificieux
Le voilà projeté en l’air
Pour tomber dans un trou spongieux
Il est allongé à terre
Dans une flaque au milieu
Loin des forêts de naguère
La vie a déserté ce lieu
Il ferme ses paupières
Oublie ces instants périlleux
Sa voix va bientôt se taire
Là au fond de ce trou boueux
« La guerre, c'est le massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas » Paul Valery
encore une fois un texte très juste à propos de la guerre et toujours ce piège renouvelé de savoir si on doit s'embarquer dans la spirale de la violence et à quel moment il est impossible de laisser faire la violence de l'autre...