Tu files devant quand t’en as plein les basques
T’es tellement fier de toi avec ton casque
Quand le silence tombe dans ton sillage
C’est que t’as déjà fait un bout de voyage
Que tu as fui loin de ta vie, de tes ennuis
Car tu te sens bien sur ta moto dans la nuit
Et qu’importe ce que tu laisses derrière
Si bientôt s’assèchent les yeux de ta mère
Elle a tellement versé de larmes pour toi
Sans que jamais tu manifestes ton émoi
Tu sentais trop l’appel du vent dans ta tête
Pour que ce genre de chose ne t’arrête
Pas vraiment la classe, la classe moyenne
Elle se tue au boulot toute la semaine
Dans l’espoir d’un petit week-end ensoleillé
D’un petit moment de répit pour oublier
Que tout revient un lundi interminable
Dans le sablier passent les grains de sable
Zones commerciales, pavillons de banlieues,
Ces endroits où précocement on devient vieux
Du plus profond que tu peux tu les rejettes
Ces coins où les gens ne voient pas qu’ils végètent
Caristes dans un entrepôt de stockage
Ou bien cadres moyens qui cachent leur âge
Qu’importe ce sont les mêmes destins gâchés
Dévotion au job, instants de vie hachées
Tout ça pour avoir une maison, un jardin
Un carré de pelouse où trône un nain !
Une salle à manger pour recevoir ses enfants
Qui le dimanche partent vite en soufflant
Pas vraiment la classe, la classe moyenne
Elle se tue au boulot toute la semaine
Dans l’espoir d’un petit week-end ensoleillé
D’un petit moment de répit pour oublier
Que tout revient un lundi interminable
Le sablier commence à perdre le sable
Toi tu n’en veux pas de cette existence
A comptabiliser tes jours de vacances
A quémander des espaces de liberté
C’est toi même qui les conquiert avec fierté
Derrière ton guidon jamais rien ne te freine
Même si à tes vieux tu fais de la peine
Tu les as vu s’épanouir puis se faner
Et pour ça il n’y a personne à blâmer
Tu préfères passer pour l’enfant volage
Plutôt que de finir comme l’oiseau en cage
Sécurité d’emploi et autres conneries
Si on n’a pas envie de pleurer, qu’est ce qu’on rit
Pas vraiment la classe, la classe moyenne
Elle se tue au boulot toute la semaine
Dans l’espoir d’un petit week-end ensoleillé
D’un petit moment de répit pour oublier
Que tout revient un lundi interminable
Le sablier cassé soudain sur la table
Il ne reste plus que quelques grains de sable
David Russier
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