Tout est étranger, tout ce que disent les gens
Se sentir en dehors du monde des vivants
Quelque soit le danger, même s’il est tangent
Qu’importe ce qu’on donne ou ce que l’on vend
Ce grand théâtre aux rôles bien indigents
Pas de mieux pour après, déjà pas pour avant
Pas mieux les dialogues si souvent affligeants
La pièce de la vie ce n’est guère que du vent
Toutes ces mesquineries juste pour de l’argent
Pudeur ou vertu on s’en fait des paravents
Tombe le rideau sur un silence dérangeant
Tombent les idéaux tels les jours de l’Avent
Quand vient la nuit rôde le Mal et ses agents
Jamais tu ne t’enfuis, tu les attends souvent
Comme une bonne pluie au pouvoir détergent
Mais quand vient le matin c’est toujours décevant
Si envers toi-même tu es peu indulgent
Il faut reconnaître que c’est très énervant
D’attendre que les autres soient si diligents
Alors que tu restes le cul dans ton divan
Tout t’est étranger, tout ce que disent les gens
Tu te sens en dehors du monde des vivants
Dans un quotidien que tu vois peu exigeant
Où tu ne trouves plus rien de bien captivant
Tu te sens en dehors du monde des vivants
Tu te sens en dehors du monde des vivants
Tu te sens en dehors du monde des vivants
Sauf quand tu oses toiser le temps en écrivant
David Russier
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