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  • davidrussier

BURN-OUT

Ton travail tu l’aimes trop, tu lui donnes tant

Ton souci de bien faire chevillé au corps

C’est pas certain que l’on te demande autant

Tu n’entends pas et tu en fais plus encore


Tu remplis à la gueule ton emploi du temps

Il ne faut surtout jamais un temps qui soit mort

Fatigué ? Coup de rein, tu repars en avant

Comme le cheval comtois reprend aux dents le mord


Et puis bientôt à l’aube de tes cinquante ans

Tu es rongé, tu rumines tous tes remords

La seule pensée de la tâche qui t’attend

Te vide de ton énergie, quel mauvais sort !



Tu pensais pas que ça puisse t’arriver à toi

Ça t’est tombé sur le nez tu en restes pantois

Le burn-out est venu se loger sous ton toit

Gagnant il te toise de son regard matois


Spirale d’usure pour en arriver là

Et tous ceux qui se sont bien reposés sur toi

Dissertent dans ton dos copieusement déjà

Pas un ne te tendra la main dans ces goujats




Te lever le matin devient si pénible

Harassé de douleur dès le sortir du lit

Une sourde fatigue t’a pris pour cible

Devant la journée qui va venir tu pâlis


Chaque pas te coûte une peine indicible

Tu sens au fond de toi comme une anomalie

Te concentrer, lire, tout t’est impossible

Du moins si, mais au pris d’un effort de folie


Quand tu rentres chez toi tu es irascible

Tu tournes à vide comme une vieille poulie

Pour te reposer c’est si indescriptible

Que tu souhaites parfois qu’on dise ton homélie



Tu pensais pas que ça puisse t’arriver à toi

Ça t’est tombé sur le nez tu en restes pantois

Le burn-out est venu se loger sous ton toit

Gagnant il te toise de son regard matois


Spirale d’usure pour en arriver là

Et tous ceux qui se sont bien reposés sur toi

Dissertent dans ton dos copieusement déjà

Pas un ne te tendra la main dans ces goujats




Tu as confondu travail et sacerdoce

Tu as failli y laisser ta peau et ta vie

Faire passer son boulot avant ses gosses

Cette fois c’est sûr tu n’en as plus envie


Que t’importe si on te dit plus assez véloce

Ta valeur ne dépend plus du regard d’autrui

Tu as embarqué dans un nouveau carrosse

Qui choisit le chemin que sur ton seul avis


Tu prends du recul et c’est parfois féroce

Mais aujourd’hui tu n’es plus jamais asservi

Tu ne te déchires plus pour ramasser un os

Car tu sais à présent que tu es bien servi




Tu pensais pas que ça puisse t’arriver à toi

Ça t’est tombé dessus, ça ne reviendra pas

Le burn-out est venu se loger sous ton toit

Perdant il s’est éloigné peu à peur de toi


Un beau travail sur soi pour se sortir de là

Et au final quelle victoire de bon aloi

On n’obéit jamais si bien qu’à ses propres lois

Le juge de sa vie qui compte c’est soi

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