Ton travail tu l’aimes trop, tu lui donnes tant
Ton souci de bien faire chevillé au corps
C’est pas certain que l’on te demande autant
Tu n’entends pas et tu en fais plus encore
Tu remplis à la gueule ton emploi du temps
Il ne faut surtout jamais un temps qui soit mort
Fatigué ? Coup de rein, tu repars en avant
Comme le cheval comtois reprend aux dents le mord
Et puis bientôt à l’aube de tes cinquante ans
Tu es rongé, tu rumines tous tes remords
La seule pensée de la tâche qui t’attend
Te vide de ton énergie, quel mauvais sort !
Tu pensais pas que ça puisse t’arriver à toi
Ça t’est tombé sur le nez tu en restes pantois
Le burn-out est venu se loger sous ton toit
Gagnant il te toise de son regard matois
Spirale d’usure pour en arriver là
Et tous ceux qui se sont bien reposés sur toi
Dissertent dans ton dos copieusement déjà
Pas un ne te tendra la main dans ces goujats
Te lever le matin devient si pénible
Harassé de douleur dès le sortir du lit
Une sourde fatigue t’a pris pour cible
Devant la journée qui va venir tu pâlis
Chaque pas te coûte une peine indicible
Tu sens au fond de toi comme une anomalie
Te concentrer, lire, tout t’est impossible
Du moins si, mais au pris d’un effort de folie
Quand tu rentres chez toi tu es irascible
Tu tournes à vide comme une vieille poulie
Pour te reposer c’est si indescriptible
Que tu souhaites parfois qu’on dise ton homélie
Tu pensais pas que ça puisse t’arriver à toi
Ça t’est tombé sur le nez tu en restes pantois
Le burn-out est venu se loger sous ton toit
Gagnant il te toise de son regard matois
Spirale d’usure pour en arriver là
Et tous ceux qui se sont bien reposés sur toi
Dissertent dans ton dos copieusement déjà
Pas un ne te tendra la main dans ces goujats
Tu as confondu travail et sacerdoce
Tu as failli y laisser ta peau et ta vie
Faire passer son boulot avant ses gosses
Cette fois c’est sûr tu n’en as plus envie
Que t’importe si on te dit plus assez véloce
Ta valeur ne dépend plus du regard d’autrui
Tu as embarqué dans un nouveau carrosse
Qui choisit le chemin que sur ton seul avis
Tu prends du recul et c’est parfois féroce
Mais aujourd’hui tu n’es plus jamais asservi
Tu ne te déchires plus pour ramasser un os
Car tu sais à présent que tu es bien servi
Tu pensais pas que ça puisse t’arriver à toi
Ça t’est tombé dessus, ça ne reviendra pas
Le burn-out est venu se loger sous ton toit
Perdant il s’est éloigné peu à peur de toi
Un beau travail sur soi pour se sortir de là
Et au final quelle victoire de bon aloi
On n’obéit jamais si bien qu’à ses propres lois
Le juge de sa vie qui compte c’est soi
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