Le subtil mépris de la classe dite supérieure
Bien confinée dans son conformisme et ses valeurs
Ne témoigne jamais d’égard pour les gens de labeur
Qui par leur travail pourtant participent de son bonheur
Lorsque l’on se croit à ce point aux autres supérieurs
Qu’on envisage toute relation vassal-seigneur
Et que l’on vit tranquille dans de grandes demeures
On croit que le monde tourne vraiment à son heure
Sur l’horloge des destins réussis on se repère
Et l’on ne s’occupe guère des « traîne-misère »
Le grand beau règne de l’entre-soi est son repaire
Ces mondanités où l’on se perd et l’on se reperd
Ces bals sans fin qui peuvent laisser un goût amer
Si de ces afféteries on n’a pas la grammaire
Si l’on ne se montre pas aussi courtois que disert
L’on peut plus souvent qu’à son tour traverser un désert
Les gens « qui ne sont rien » ne seront jamais invités
Aux cocktails où se décident avec suavité
L’avenir économique de ces sociétés
Au sein desquelles ils exercent leurs activités
Un verre à la main on parle productivité
Et leurs destinées se scellent dans ces festivités
Où l’on met à mort sur l’autel compétitivité
Ces boites qui les emploient mais sans agressivité
Monde décadent où autrui n’est qu’une variable
Et pourtant qu’ils sont nombreux autour de cette table
Où l’on parle entre gens apparemment affables
De chance, ou d’égalité, que de belles fables
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