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davidrussier

A LA TABLE DES BIENS PORTANTS



Le subtil mépris de la classe dite supérieure

Bien confinée dans son conformisme et ses valeurs

Ne témoigne jamais d’égard pour les gens de labeur

Qui par leur travail pourtant participent de son bonheur


Lorsque l’on se croit à ce point aux autres supérieurs

Qu’on envisage toute relation vassal-seigneur

Et que l’on vit tranquille dans de grandes demeures

On croit que le monde tourne vraiment à son heure



Sur l’horloge des destins réussis on se repère

Et l’on ne s’occupe guère des « traîne-misère »

Le grand beau règne de l’entre-soi est son repaire

Ces mondanités où l’on se perd et l’on se reperd


Ces bals sans fin qui peuvent laisser un goût amer

Si de ces afféteries on n’a pas la grammaire

Si l’on ne se montre pas aussi courtois que disert

L’on peut plus souvent qu’à son tour traverser un désert


Les gens « qui ne sont rien » ne seront jamais invités

Aux cocktails où se décident avec suavité

L’avenir économique de ces sociétés

Au sein desquelles ils exercent leurs activités



Un verre à la main on parle productivité

Et leurs destinées se scellent dans ces festivités

Où l’on met à mort sur l’autel compétitivité

Ces boites qui les emploient mais sans agressivité



Monde décadent où autrui n’est qu’une variable

Et pourtant qu’ils sont nombreux autour de cette table

Où l’on parle entre gens apparemment affables

De chance, ou d’égalité, que de belles fables


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