Quelle est donc la vraie utilité de la poésie,
Ne sert-elle qu’à décorer le vrai de fantaisie ?
Se condense-t-elle dans un chant de la nature ?
Se réduit-elle à mièvrerie ou imposture ?
La poésie embrasse une force fragile
C’est un flot de mots qui ne se montre pas docile
Parfois élégiaque, elle est aussi résistante
Nier son rôle serait une erreur importante
Poésie engagée ou poésie de révolte
L’on est bien loin du ton éthéré ou désinvolte
Que lui prêtent ses détracteurs pour souvent la railler
Entre méconnaissance et peur ils sont tiraillés
Ou peut-être est ce par crainte de son vrai pouvoir
Celui de dessiller les yeux tout autant qu’émouvoir
Pourquoi donc des poètes seraient-ils emprisonnés
Si ce n’est pour empêcher leur verbe de résonner ?
La poésie atteint l’essence même des choses
Sa sublime subtilité dépasse la prose
Qui demeure bottée, engluée dans le réel
Auquel le prisme poésie donne des ailes
Il suffit de peu, d’une feuille, d’un crayon taillé
Et ne croyez pas que ce sont des tigres de papier
Les vers peuvent se muer en arme redoutable
Et de les manier tout le monde en est capable
La poésie est utile : elle sauve la vie
La poésie c’est le souffle qui tous nous convie
Pour respirer, trouver l’air des montagnes on gravit
Qu’est ce qui peut élever l’homme plus que la poésie ?
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